Chronique
Il était mince, il était beau, mon ouvrier Fendi.
Publié le par Eric Briones
Il n'y a pas meilleure façon de débuter une semaine que de relire du Gainsbourg, en particulier sa chanson "Mon Légionnaire" :
"Qu'on s'en irait seuls tous les deux
Dans quelque pays merveilleux
Plein de lumière
Il était mince, il était beau
On l'a mis sous le sable chaud
Mon légionnaire"
Le Pitti Uomo de Florence vient de fermer ses portes, l'occasion de mesurer le pouls de l'élégance masculine. La maison Fendi a marqué les esprits en défilant au cœur de sa nouvelle usine géante de maroquinerie de Capannuccia, un fantasme de modernité et donc de transparence proche de l'imaginaire Apple.
Silvia Venturini Fendi (sans Kim Jones) donne son interprétation bien à elle du "Quiet Luxury", d'abord par son sens pédagogique :
Plus encore, c'est la nouvelle masculinité FENDI qui est ici fascinante, par sa dimension radicalement workwear :
Le mot est lâché même s'il est timidement susurré : "ouvrier". Le look ouvrier FENDI version 2024 est bien le héros de ce défilé : beauté animale, élégance racée, fragilité assumée, résilience revendiquée. On retrouvera ces ingrédients interprétés différemment chez Valentino.
Sociologiquement, le Pitti Uomo 2024 annonce un big bang de masculinité et, politiquement, le "Quiet Luxury" manifeste ouvrier de Karl Fendi... Audacieux !
* interview Le Figaro 16/06.